ÉTUDIANTS RESSORTISSANTS DE NITOUKOU : rêves et réalités.

ÉTUDIANTS RESSORTISSANTS DE NITOUKOU : rêves et réalités.
© Correspondance de : EBAGNE BEKEMEN SÉVERIN     lundi 3 mai 2021 00:00     2510

De fait, le grand rêve des étudiants ressortissants de la localité rurale de Nitoukou est, avant tout, d'échapper à leurs conditions d’origine, lesquelles sont en majorité paysannes. L'ambition ouvertement confessée par ces étudiants dans les associations d'étudiants Banen est de réussir leur intégration dans la fonction publique ou dans toute autre entreprise et se mobiliser pour faire partie de l'élite qui gouverne à Nitoukou .

Pour certains, généralement ceux issus de la classe moyenne, le rêve, par-dessus tout est de s'exiler vers l'Europe où, croit-on naïvement, l'argent et le bonheur coulent à flot.

Aussi, le rêve de ces étudiants ressortissants de notre localité sont également exacerbés par le spectacle qu'offrent les élites de Nitoukou à travers leurs voitures de gros calibres, les réceptions dans leurs somptueuses résidences urbaines et rurales, les costumes, les cocktails, les whiskies, les champagnes, la débauche gastronomique qui en général clôt toutes les réceptions de ces élites.

Comment s'étonner dès lors à Nitoukou que ce qui mobiliserait le plus les étudiants ressortissants de notre localité soit la recherche des voies et moyens susceptibles d'assurer leur intégration dans ce cercle privilégié de l'élite dominante à Nitoukou ?

Du coup, ces étudiants, dans les campus ne sont plus préoccupés par l'excellence académique et les idéologies d'élévation intellectuelle telles que le panafricanisme, les mouvements des indépendances nationales. Ce qui importe pour eux désormais, c'est de négocier leurs insertions individuelles dans les mécanismes d'intégration sociale et de régentement de notre localité. Et, ils savent que la base de ressources à capitaliser dans cette négociation pour leur insertion est le diplôme ; diplôme qui apparaît aux yeux d'un grand nombre d'entre eux comme la clé permettant l'accès à l’emploi, à l'argent et au cercle de l'élite locale.

À partir de là, on pourrait comprendre pourquoi jusqu'à nos jour à Nitoukou , l'obtention des diplômes donne encore généralement lieu à des fêtes et des réjouissances au village sans véritablement tenir compte des débouchés et des emplois .

Le diplôme, pour conquérir ces diplômes, nos jeunes frères ont besoin de notes qu'ils recherchent alors par tous les moyens. À l’Université, à ce sujet, de nombreuses pratiques multiformes existent : les fraudes, la corruption des correcteurs d’examens, la tricherie en salle d'examens sans oublier les requêtes émises après la publication des résultats provisoires.

Il est important de rappeler que la tricherie dont on observe ici n'est pas le fait du seul apanage des étudiants ressortissants de notre localité paresseux. Il s'agit très souvent d'une réponse organisée de nos universités qui impliquent des acteurs aussi divers que les étudiants, les enseignants, les fonctionnaires et agents d'appui des universités.

En effet, au constat, les fuites de sujets d'examens partent des bureaux d'organisation d’examens, de ces garçons de laboratoires pressés de profiter de ce trafic pour arrondir leur fin de mois, le personnel administratif y est également impliqué.

Des sujets sont vendus par des enseignants ou des personnels d’exécution et les employés subalternes s'efforcent eux aussi de tirer profit de ce désordre légal.

Et, le plus grave, il se trouve que les sanctions et les exclusions ne contribuent guère à trouver des solutions là où les sujets d'examens eux-mêmes font appel, non à l'intelligence et à l'analyse critique, mais à la répétition et au mimétisme puisque ce sont toujours pratiquement les mêmes sujets qui reviennent.

Étudiant, j'ai assisté à des scènes ignobles où dans les amphithéâtres faisant office de salle d’examen, pendant les compositions, certains étudiants réussissaient facilement à avoir sous leurs cahiers de composition des feuilles (‘' cartouches '‘) qu'ils consultaient à tous moments après le passage des surveillants qui étaient en général très insuffisants pour contrôler tous les étudiants. Et même, ceux qui étaient surpris en train de tricher restèrent impunis tant ils étaient très nombreux à le faire.

Allez-y faire un tour à la veille des compositions dans nos universités, vous allez constater que tous les campus universitaires sont inondés d'épreuves et des corrections de tous genres.

Il me semble qu'il serait important de recenser les candidats ressortissants de Nitoukou pour les universités camerounaises et de les convier à des causeries socio-éducatives pour leur parler des réalités de vie dans nos universités. Beaucoup en y entrant sont encore trop naïfs et sont très souvent surpris que tel absentéiste au cours est souvent celui qui a les meilleures notes affichées au babillard.

À ces causeries donc, il serait judicieux d'aborder avec eux sans ambages la question de la tricherie qui est aujourd'hui devenue dans nos universités un des maillons importants de notre système universitaire. Et ceci pour qu'ils ne soient pas surpris de constater que ce sont plutôt les enseignants et les agents de bureau par diverses astuces qui travaillent à la mise en place d'un système de tricherie très souvent mus par des préoccupations alimentaires et la satisfaction des besoins immédiats.

Indépendamment de ce fait de tricherie dans les universités camerounaises, on ne saurait encourager que dans les chambres de nos étudiants leurs innombrables paires de chaussures réussissent à chasser les livres dans les placards. Et que chez les étudiantes, que les perruques et les garde-robes bourrées de friperie ramassée à ras le sol sur les trottoirs du marché n’encombre leurs tables d’études. Les parfums et les déodorants aussi. Et leurs murs de chambre ne doivent pas toujours être comme c'est très généralement le cas qu'une faune sexuelle où les images des femmes nues se disputent aux coupures des romans photos.

En somme, que vivement les étudiants ressortissants de Nitoukou soient éduqués par le biais des causeries socio-éducatives, des rencontres avec les aînés, les élites dans les campus universitaires à de véritables modules d'intégration d'activités d'excellence académique et idéologique.


EBAGNE BEKEMEN SÉVERIN

Membre du Cercle de Réflexion et d'Action pour le Développement Holistique de Nitoukou (CRADHON), HIKWE HI TUSINIT


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