Arrondissement de Ndikinimeki : Le scandale d’une vente de forêt de 1075 ha par Jules Doret Ndongo

Arrondissement de Ndikinimeki : Le scandale d’une vente de forêt de 1075 ha par Jules Doret Ndongo
© L’Equation : Richard Bondol     lundi 26 avril 2021 00:00     2476

Aussi bien qu’il est établi que les Banens restent attacher à leurs terres, il n’en reste pas moins établi que, des institutions non gouvernementales, et même gouvernementale se livrent à des tours de passe-passe pour spolier les populations autochtones. Après le scandale de la forêt d’Ebo ou l’Union Européenne et certains illuminés se sont opposés au retour des Banens dans leurs terres, affaire en suspense aujourd’hui après l’annulation par le chef de l’Etat de la création d’une UFA, voilà qu’aujourd’hui, le ministre de la forêt et de la faune, Jules Doret Ndongo, vend 1075 ha de forêt dans l’arrondissement de Ndikiniméki, zone dite Inoubou Sud et plus précisément à Ndogbassaben. Un autre clash en perspective.

Par arrêté N° 0051/A/MINFOF/SETAT/SG/DF/SDA/FF/SC/DAG du 7 juin 2020, le ministre des forêts et de la faune, Jules Doret Ndongo accordait un espace dans l’arrondissement de Ndikiniméki et plus précisément à Inoubou Sud, pour une vente de coupe. 1075 ha de forêt sont ainsi mis à la disposition de la société SOFACAM Sarl. Dans l’intitulé de l’arrêté il est mentionné et expressément que : « la vente de coupe N° 08 08 450 est attribuée à la société SOFACAM BP 4751 Douala en compassassions de la vente de coupe N° 07 03 305 aux conditions définies par le cahier de charge annexé au présent arrêté ». Et poursuivant l’on peut lire : « la coupe porte sur 1075 Ha de forêt située dans le département du Mbam et Inoubou, arrondissement de Ndikiniméki, zone 02 d’exploitation forestière ». Mais seulement il faut noter ici que cette installation dans la zone d’Inoubou Sud est la conséquence d’une requête formulée par la SOFACAM et adjugée par le ministre des forêts qui, sans prendre toutes les mesures possibles, s’est empressé de délocaliser cette structure de la vente de coupe N° 03 07 305. Mais seulement ici, les populations crient à la manipulation et à l’aliénation de certains chefs traditionnels qui se sont laissés corrompre pour brader les terres ancestrales.

Dans cet arrêté ministériel qui sonne mal sa mise en forme, il est loisible de souligner ici que cette vente de forêt n’a pas fait l’objet d’un quitus collectif des populations de cette zone. Mais déjà en son article 4, il est mentionné : « la vente de coupe ci-dessus décrite est inaccessible, et strictement personnelle. Elle ne peut en aucun cas faire l’objet d’un affermage. Le non-respect de la présente disposition entraine l’annulation pure et simple du présent arrêté ».

En propriété, la SOFACAM pourra jouir de 1075 ha de forêt en ne reversant que 1.225.000 francs CFA par An comme redevance forestière, droit auquel il est dû. Soit 3000 franc cfa x 1075 ha. Une duperie qui est très mal assimilée par les riverains et même les élites de la localité qui souhaiteraient revoir les termes de ce cahier des charges. Plus encore, et là où la duperie se dévoile il est stipulé dans l’article 6 que : « l’attributaire est tenu de verser à la commune de Ndikiniméki, la taxe sur les produits de récupération dont le montant se chiffre à 2000 franc cfa le m3 de produit récupéré ». Si au préalable les produits contenus dans cette forêt ne sont pas inventoriés, sur la base de quoi pourra-t-on identifier les produits dits d’exploitation et les produits dits de récupération ? et comment les populations riveraines ou la commune de Ndikiniméki pourra-t-elle justifier de la classification de ces produits ? autant de questions et tant d’autres qui poussent à comprendre qu’une autre mesquinerie est mise en place pour spolier gratuitement les terres des Banens. Et dans le cadre du renouvellement de cette vente de coupe, l’article 7 fait la répartition suivante : « 50% de la RFA pour le compte de l’Etat, soit 1.612.500 francs CFA ; 27% de la RFA pour le compte de la commune de Ndikiniméki soit 870.750 francs CFA ; 18% de la RFA au FEICOM pour le compte des communes soit 580.500 francs CFA ; 5% de la RFA pour le recouvrement soit 161.250 francs CFA. Un total de 3.225.000 francs CFA ».

Il est donné de comprendre aujourd’hui que la SOFACAM ne pourra prendre effectivement possession de cet espace s’il ne présente un certificat d’exploitation à lui délivré par le ministère des forêts et de la faune. Et à cet effet, elle est tenue de présenter une demande de certificat de vente de coupe DF-08 ; la présentation d’un procès-verbal de la réunion d’information ; présentation d’une copie du présent arrêté ainsi que son cahier des charges signé et enregistré ; présentation de l’inventaire d’exploitation de cette vente de coupe réalisé suivant les normes en vigueurs, et biens d’autres dispositions encore.

Mais seulement s’il est donné de consigner ici que l’exploitation devrait prendre effet d’ici décembre 2021, il est aujourd’hui donné à toutes les populations riveraines de constater que les dés sont jetés. Parce qu’en date du 30 Mars 2021, le Ministre des forêts de la faune à délivré à la société forestière du Cameroun Sarl, une notification de démarrage des activités. Ce qui, en clair veut dire que tous les prérequis ont été déposés et validés. Conséquence de fait qu’il y a eu réunion d’information avec un rapport circonstancier à l’appui et qu’un cahier des charges validé par toutes les parties a été homologué. Pour la petite rétrospective, la Société forestière du Cameroun Sarl a déposé sa demande en date du 21 mars 2021 et 9 jours après, soit le 30 le ministre signait le sésame de l’exploitation. « Pour compter de la date de signature de la présente, et pour une durée ne pouvant excéder le 31 Décembre 2021, le démarrage des activités d’exploitation forestière (de la SAFACAM NDLR) de 2872 tiges d’essences diverses, cubant 27.179 m3 se trouvant dans une superficie de 1075 Ha, localisé dans l’arrondissement de Ndikiniméki, département du Mbam et Inoubou, Région du centre ».

Ainsi signé, par cette articulation, 1075 ha de forêt sont adjugés et vendus par le ministre de la forêt et de la faune Jules Doret Ndongo. Et après, s’ouvre la boite de Pandore de toute une maffia mise en place pour délester la forêt de toutes ses essences, même celles qui ne sont pas listées. L’onction est donnée dans cette notification en ces termes : « Tous les bois abattus feront l’objet d’un enregistrement quotidien dans le carnet de chantier DF-10 et le transport des grumes se fera avec la lettre de voiture de transport des grumes (LVG) en cour de validité à retirer à la Direction des forêts et paraphée par le délégué départemental des forêts et de la faune du Mbam et Inoubou, chargé par ailleurs de veiller au bon déroulement des activités sur le terrain ».

Trouver simplement ou se trouve des poches de corruption, de tripatouillage, de compromission et de corruption. Au moment où les communautés impliquées dénoncent cette nième machination qui ne profite en rien au village, et encore moins aux populations, il est tout indiqué, à défaut de tout annuler, de voir plus clair dans cette transaction. Selon certaines sources, le sous-préfet de Ndikiniméki serait allé sur place dans le village Nkokbassamben pour procéder aux réunions d’informations et installer un comité de gestion des redevances forestières dans le cadre de cette exploitation forestière. Mais il aurait été opportun d’avoir l’adhésion de tous les riverains, même s’il était donné de convoquer les élites intérieures et extérieures. Procéder de manière isolée était allé contre le gré de ses fils et filles qui, à tout moment, peuvent créer des goulots d’étranglement dans l’exploitation effective de cette UFA.

Le ministre de la forêt et de la faune Jules Doret Ndongo apparait aujourd’hui chez les Banens comme l’homme décidé à créer un précédent dans la gestion et la préservation des forêts. Aujourd’hui, l’ensemble des élites de l’arrondissement de Ndikiniméki et plus particulièrement ceux d’Inoubou Sud crient au scandale et entendent dénoncer cette autre manoeuvre ourdie par certains chefs traditionnels gloutons et sans scrupule et des autorités locales très intéressés par ce marché de dupes. Et l’on se poserait même la question de savoir où sont passés les politiques très prompts aux déclarations de campagne et très absents quand il est question des sujets sensibles.


chat

Proverbe

Le silence est la seule chose en or que les femmes n'aiment pas.

Peuple Banen

Peuple Banen

La Langue Tunen

La langue parlée par tous les Banen est le Tunen. A cause du caractère dynamique des langues et du mimétisme linguistique des Banen, le Tunen a subi de profondes mutations avec le temps et d...

Peuple Banen

Le Territoire Ou Pays Banen

Le Pays Banen s’étend de Iboutoul du Canton Itound au Nord, à Indik Bendenelim du Canton Indik biakat au Sud. De Indik Toun à l’Ouest, à Indik Bandalemak du Canton Inoubou Sud l’Est. De Indi...

Peuple Banen

Présentation Du Peuple Banen

Selon les ethnologues Ydelette DUGAST et le Révérend Pasteur Dr Pierre MAHEND BITIND notamment, le Banen est le pluriel de MUNEN qui signifie homme noble doté d’une richesse spirituelle, mat...

Localités Banen

Localités Banen

Ndikinimeki

### Maire : Patrice BESSOUBEL **Dirigeants successifs** Période Nom et prénoms 2020 Patrice BESSOUBEL 2013 - 2020 Thomas Dupont OBIEGNI 2007 - 2013 Thomas Dupont OBIEGNI 2002...

content_copy Lire
Localités Banen

Nitoukou

Maire: Mme OSIANEBOM épouse ENANGA **Dirigeants successifs** Période Nom et prénoms 2020 Mme OSIANEBOM ép ENANGA 2013 -2020 Georges BIETEKE 2007 - 2013 Peter William MANDIO 2...

content_copy Lire
Localités Banen

Yingui

**Maire :** LOVET BANENGUI Laurent **Localisation géographique de la commune** YINGUI est une commune du département du NKAM dans la région du Littoral. YINGUI se trouve à 53 Km de Y...

content_copy Lire

Bureau exécutif

BOUMSONG Emmanuel Solhey

Le Président

MOUIL PRISO Marie

La Trésorière

OTAM Paul

Le Secrétaire général
expand_less