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© Le Jour : J.R.N.     mercredi 14 septembre 2016 19:21     1378

Le Franco-Camerounais s’inquiète pour les Franco-Gabonais arrêtés.

Libéré après avoir passé 17 ans de prison au Cameroun, Michel Thierry Atangana ne voudrait pas que d’autres Français d’origine africaine comme lui vivent pareille situation. C’est du moins ce que laisse transparaître la lettre qu’il a écrite aux candidats à l’élection présidentielle en France à la suite des troubles qui ont accompagné le processus électoral au Gabon. 

Michel Thierry Atangana, en rappelant que le gouvernement gabonais a reconnu « à demimots » que des Franco-Gabonais ont été arrêtés à la suite des troubles liés à l’élection présidentielle, il appelle la France à réagir, à ne pas abandonner ses ressortissants. «La réactivité de la France dans ce contexte post électoral troublé est un encouragement, car la France doit toujours montrer à la face du monde qu’elle est la patrie des droits de l’homme, et que la dignité humaine occupe une place importante, cruciale, dans le concept et l’élaboration de sa politique extérieure », écrit-il. 

Il s’appuie en fait largement sur sa propre expérience qu’il rappelle d’ailleurs : « Français, d’origine camerounaise, j’ai passé 17 années de ma vie emprisonné dans une cellule de 7m2 sans fenêtre dans les soussols du Secrétariat d’Etat à la Défense du Cameroun, sans aucune raison reconnue comme valable et sans la moindre assistance consulaire. Il a fallu que j’attende 15 ans avant qu’un représentant de la France ne me rende visite ». 

En fait, la situation au Gabon sert juste de prétexte à l’ex-détenu pour faire entendre son plaidoyer qui concerne tous les Français en difficulté à l’étranger et souvent abandonnés par la France. «On estime que 20 % des 2.558 Français actuellement détenus à l'étranger, dont au moins 518 sont détenus sans cause connue, ne bénéficient d'aucun soutien de la part de leur consulat », écrit-il.