HEKOK

© Facebook : ‎Roger Boulock‎     lundi 3 octobre 2016 00:00     10004

De nos origines et de notre culture, on nécessiterait d'épaisses pages d'écriture pour en débattre. Au Cameroun, les Banens s'apparentent à un peuple hybride par aliénation et en voie de dissolution dans la culture des autres. 

Quand un Banen ne se passe pas pour un Bassa bien affirmé et mal usurpé, il devient fièrement mais faussement Douala,Bafia etc.
Le complexe et l'aliénation de certains de nos parents donnent des vertiges et des frissons.  Quelques Banens auraient honte de leurs origines, s'assumeraient péniblement auprès des autres  composantes tribales, éprouvant de grandes difficultés d'identification et d'auto-affirmation.
Ces attitudes saugrenues et hallucinatoires très embarrassantes font de ces tarés,des êtres ridicules à la perfection au moment de se présenter aux autres.  Pour ne pas dire je suis Banen,toutes les astuces sont permises : 

" je suis Yabassi pour certains et pour d'autres,je suis Mbamois"...car dire : "je suis Banen " ferait honte à certains de nos frères et sœurs coincés par leurs crises identitaires. Le ridicule ne tue pas dit-on, mais nous en mourrons petitement et inéluctablement, à défaut de prendre résolument conscience de cette gangrène d'irresponsabilité socio-culturelle. A cause des errances mal assumées,nous avons bafoué notre culture,abandonné nos us et coutumes, désacralisé nos rites pour adopter et valoriser la tradition des autres. 

Sur les réseaux sociaux, dans les familles et dans les quartiers, les avis sont divergents et croustillants, je vis avec commotion le faux débat sur l'appartenance des Banens au groupe Sawa. Ce serait la plus grosse menterie de notre histoire, celle de prétendre aux Banens certaines accointances  généalogiques ou géographiques sawas,au point qu'aux festivités du Ngondo(fête traditionnelle sawa), certains parents banens acculturés, arborent avec fierté les tenues d'apparat(pagne, foulard et autres accessoires ),s'offrant en jubilation ostentatoire comme les Sawas,célébrant la communion cultuelle avec les esprits des eaux.

Je refuse de me taire devant cette rocambolesque tricherie pour ne pas transiger avec ma conscience, celle qui me tient en toute fierté à lutter bec et ongles pour la valorisation de notre patrimoine culturel. Les Banens ne sont donc, ni de près, ni de loin des sawas. Nous sommes des peuples originaires de la forêt,qui vivaient essentiellement des ressources de la terre à travers l'exploitation des plantations, contrairement aux Doualas et leurs alliés naturels unis par des côtes maritimes dont l'histoire liait à l'eau et à la pêche comme moyens de subsistance. Pour dissuader les réfractaires à la véracité de ces allégations et plus concrètement, je voudrais faire valoir les symboles sawas qui sont la pirogue et la pagaie et ceux des Banens bien connus matérialisés en la houe et la machette. 

De la pagaie, la pirogue et l'eau pour les Sawas,à la houe, la machette et la terre pour les Banens,il y a une différence éléphantesque perceptible à tous les angles...

Vouloir assimiler les deux entités tant opposées, c’est la costaude bêtise qui n'est pardonnable à personne. Sur ce thème tant conflictogène, voilà une énième démonstration pour estomper les échauffourées dilatoires et obscurantistes de ceux qui tentent expressément de déformer notre histoire en l'assimilant par des instincts de subordination à celle des peuples de la côte et aux esprits des eaux. En clair et sans peine, nous sommes Banens,un peuple de la forêt. C’est notre histoire, assumons-la sans complexe.

A l'attention de ceux qui tentent de s'assimiler aux Sawas,il est bon de savoir qu'on ne peut pas tronquer l'histoire du peuple Banen,elle a une âme immuable et incorruptible pour survivre à toutes les inepties d’aliénation, parce qu'une jeunesse ambitieuse en quête de ses origines nous interroge. Pour l'essentiel et pour la postérité, on pourrait retenir ceci :

LES BANENS NE SONT PAS DES SAWAS, RIVERAINS DE CERTAINES COTES AQUATIQUES DU CAMEROUN...MAIS DES PEUPLES DE LA FORET QUI A L'ORIGINE VIVAIENT DES RETOMBÉES DE TRAVAUX CHAMPÊTRES, DE LA CHASSE.ET DE LA CUEILLETTE.
C'`est notre histoire, on doit l'assumer sans complexe.