HEKOK

© Le Jour : Théodore Tchopa     lundi 5 septembre 2016 12:31     1288

En provenance de Garoua et à destination de Douala, ils ont été transférés dans un MA 60 après que des étincelles ont été aperçues sur l’un des réacteurs avant le décollage.

Les passagers à bord du Boeing 767 de la Cameroon Airlines Corporation, plus connu sous le nom de « Dja », ont eu des sueurs froides vendredi 02 septembre 2016 à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Un incident technique s’est produit sur cet aéronef de la compagnie aérienne nationale aux environs de 17 heures, peu avant son décollage pour Douala où devaient se rendre ces passagers. Selon une source proche de la direction générale de la compagnie, la vingtaine de personnes à bord, qui avait embarqué depuis Garoua, a été priée de débarquer pour permettre à l’équipe de la maintenance de procéder à des réglages techniques. 

« L’avion est parti sur Douala un peu plus tard dans la nuit vers 1h du matin sans les passagers. On les a transférés dans le MA 60. Ils étaient une vingtaine de passagers venant de Garoua », a affirmé notre source jointe au téléphone dans l’après-midi de dimanche. Des avis divergent sur la nature de l’incident. Alors que les premières sources contactées par Le Jour évoquaient l’explosion d’un réacteur, un responsable technique de Camair-Co nous a confié hier par téléphone, qu’il s’agissait d’un incident technique plus connu dans l’univers de l’aéronautique sous le nom de « coup de pont ». « Ça se produit toujours au démarrage du réacteur et jamais en plein vol. Lors de la première poussée du moteur, la soupape s’ouvre et laisse s’échapper trop de vapeur de carburant. 

Si cette ouverture  est trop grande, elle lâche du carburant qui brûle hors du moteur et non à l’intérieur. On dit dès lors que le carburant se vaporise et c’est cette vapeur qui prend feu et non le réacteur lui-même », explique ce cadre technique, tout en précisant avec emphase qu’« il n’y a pas eu de feu dans le moteur ». Une source policière à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen a, quant à elle, affirmé qu’elle ne disposait pas d’éléments lui permettant de pérorer avec certitude qu’il s’agissait d’une panne technique ou d’étincelles. Elle révèle cependant que l’incident s’est produit jeudi dans l’aprèsmidi (et non vendredi comme l’on soutient à Camair-Co) et que l’avion, qui devait partir le même soir à destination de Douala, était encore cloué sur le tarmac de l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen le lendemain vendredi, et même samedi. 

Difficile de vérifier ces allégations car, selon notre source à la direction générale de la compagnie à Douala, « le Dja a continué son vol à destination de Douala aux environs de 1h du matin, sans les passagers qui ont été transférés dans un MA 60 ». Avant le redécollage de l’appareil volant, quelques réglages ont été effectués : « Le pilote après avoir reçu le signal, a coupé le moteur comme c’est le cas en de telles circonstances. Il a ensuite garé l’avion et on a réglé la soupape avant de laisser repartir l’aéronef », explique-t-on à Camair-Co. 

Ici, l’on semble banaliser cet incident routinier qui ne serait pas le seul apanage de notre compagnie nationale, mais « peut arriver à n’importe quelle compagnie  aérienne dans le monde ».